CHAPITRE VIII

Chroniques mytanes (extraits).

« Contrepoint de vue », d'Anika Veyyedin.

 

 

À l'annonce de la Réforme (réforme qui visait essentiellement à résorber le problème hiume), Mytale tout entière s'était engagée dans un processus irrémédiable de métamorphose sociale. Cette réorganisation politique, parfaitement adaptée à la source des changements psychosociaux – les nones –, aurait pu suffire à calmer les esprits critiques de toute caste… si les novations proposées avaient tenu compte des insatisfactions braines, mystes et, à un degré moindre, beeses et warshes ; mais aux parias des castes, la Citadelle ne proposait que l'exode dans l'hémisphère sud.

Ceux-ci n'avaient donc que deux choix : rallier Saraz pour constituer une « nation » rivale qui, tôt ou tard, déclencherait un conflit intercontinental, ou s'organiser en armée des ombres et comploter en ad-Anevraz même dans une optique de coup d'État. Or, pendant ce temps, les evres ne pensaient qu'à leur impériale vengeance… Qu'on ne me fasse pas croire qu'ils étaient avisés !

 

*

**

 

Dix jours ! Au moins, ils étaient dans la Cité ! Le plus rageant était de se savoir à quelques propriétés du castel de Deg et Laïji-mystes, dans l'impossibilité de le rejoindre. Plus le temps passait, moins Ryline parvenait à rassurer Lodh de sa confiance extraordinaire en sa connaissance du monde a-mute et de la solidarité none – ici, ils n'étaient entourés que de nones ; tous les glades étaient nones, désorganisés pour la plupart mais nones –, et de nombreux clins d'œil complices et… aguicheurs ! Ryline flirtait ! Et il était l'unique objet de la toile qu'elle tissait.

Impossible de dire quand il en avait pris conscience, mais dès cet instant, il avait su que cela datait de Tann-Tori et ne faisait que croître. Sa maturité nouvelle (c'était le mot qu'il avait choisi pour définir sa perception récente de Mytale) lui montrait même que l'éloignement d'Audham, plus physique qu'émotionnel, correspondait à l'apparition des signaux sexuels de la none. L'agent fédéral s'était retirée pour laisser le champ libre à Ryline ! Cette compréhension l'avait abattu. Non pas qu'il se lamentât d'être abandonné par Audham – il l'admirait éperdument, certes, mais ce n'était pas un sentiment amoureux –, ni d'être le jouet d'une manipulation féminine, mais parce qu'il était convaincu que le retrait de la jeune femme correspondait à sa certitude qu'il allait aimer la none de manière exclusive. C'était loin d'être le cas, mais il en avait déjà froid partout : dans son analyse humaine, Audham ne se trompait jamais.

Il ne pouvait pas affirmer sérieusement qu'il souffrait. Néanmoins, dans son idéal onirique, l'amour n'était pas la synthèse d'un ensemble de données concrètes et encore moins la conséquence logique d'une analyse rationnelle ; or, son cerveau l'astreignait à cette performance matrimoniale. Plus ses computations s'affinaient, plus le couple Ryline-Lodh Ilodi Lodj apparaissait comme la solution idéale à son équation amoureuse.

Raisonner en ces termes n'avait aucun charme et, depuis quelques jours, son esprit ne travaillait que sur ce plan. Il se serait détesté si, à force d'être sollicité par le jeu de séduction de la none, il n'avait pas commencé à sentir de délicieuses décharges électriques chaque fois – c'est-à-dire toutes les vingt minutes, et l'intervalle ne faisait que diminuer –, qu'elle le frôlait d'un bout de peau ou d'un autre, le caressait d'une joue en lui parlant à l'oreille ou le serrait au plus près comme pour se protéger de l'environnement.

Lodh Ilodi Lodj attendait de ressentir la passion et il la regardait forcir en lui de deux regards forts différents, l'un exalté, l'autre critique. Cette dualité le perturbait plus souvent que leur situation dans le fortin de Tefaz-qwest, bientôt Arbitre d'Equorial, futur vainqueur des premiers Jeux de Glades. Ils étaient pourtant à la merci du sadisme et de la clairvoyance d'Ahben-braine, premier dresseur de glades du continent, premier bourreau de l'Oÿn Fia et de Dignité, bien entouré par des dizaines de sys de toutes les couleurs à l'efficacité redoutable.

— Quoi toi penser ? demanda Ryline.

Elle était allongée à cinquante centimètres de sa paillasse, dans une petite alcôve rocheuse à l'écart des autres couches, sur lesquelles dormaient ou discutaient une centaine d'a-mutes formés au combat : les glades, dont Ahben était sûr que l'un emporterait les Jeux.

C'était une question de principe. Elle avait une bonne idée de ce qui travaillait l'ille : elle. Il ne fallait pas sous-estimer ses préoccupations relatives à leur emprisonnement et à la mission d'Audh, bien sûr, mais depuis ce matin, elles passaient en second, elle le sentait jusque dans l'acidité de sa peau. Elle eût même pu lui sauter dessus sans essuyer ne fût-ce que la moindre protestation. Toutefois, c'eût été de la plus mauvaise politique : Lodh était déjà suffisamment mal à l'aise et maladroit, et son aventure avec Audham lui laissait un souvenir dans lequel il n'avait que le second rôle ; Ryline avait autre chose à lui offrir.

— À ces histoires de slaves, mentit Lodh. (Il avait dû réfléchir plus d'une minute avant de trouver une réponse anodine.) Et je me demande comment Fyrh s'en sort avec Audh.

Ryline roula dans sa couverture jusqu'à l'amener contre celle de l'ille. Il était couché sur le dos, les mains sous la nuque ; elle s'installa sur le ventre, s'appuya sur les coudes et avança son visage au-dessus du sien.

— Inquiet pour Fyrh ou pour Audh ? (Sa voix aurait dégelé l'Icebeeds.) J'ai réponse : Fyrh aucune chance modérer Audham. Moi certaine elle fausser compagnie.

— C'est à craindre, approuva Lodh.

Cette scène lui en rappelait une autre avec Audham, et c'était un souvenir dont il ne savait s'il était agréable ou atroce. Toutes proportions gardées, cela avait été un viol.

— Quoi à craindre ? Frasques Audh jouent mauvais tour à elle ou Island dindon de farce ?

Lodh ne sursauta pas et ne releva pas. Il savait où Ryline avait péché cette idée : Path Oupatou Patj avait dérapé.

— Illes pas vouloir Audh rentrer chez elle, hein ? Pas prévenir non plus. (Vent du nord froid et sec. L'Icebeeds avait encore de belles heures devant lui.) Illes pas vouloir Fédération ici.

— Trop tôt. (C'était plus qu'un aveu. Lodh avait conscience de pouvoir dévoiler certains arcanes d'Island sans trahir. Entre eux, il n'était pas plus ille que Ryline n'était none.) Un ou deux siècles trop tôt, au minimum.

— Peur colonisation, n'est-ce pas ? Peur perdre identité, peur englouti dans monstre… Je comprends, Rib peur aussi. Quoi attendre d'Audham ?

— Qu'elle détruise le pouvoir des evres.

— Nadija Sin ?

— Entre autres. (Lodh ne voulait pas en révéler davantage. C'eût été dangereux pour Audham, pour lui, pour tous ceux qui étaient impliqués ou savaient.) C'est compliqué, Ryline…

— D'accord, moi bien vouloir rester idiote, moi habitude. (Il y avait une petite note de complicité dans son ironie.) Mais uniquement parce que je te fais confiance, Lodh Ilodi Lodj. (Juste une phrase ; elle revint à son analphabétisme.) Vouloir parler Oÿn Fia ou Dignité ?

— Pardon ?

Lodh était resté dans les sous-entendus de sa confiance, il n'avait pas compris.

— Avec nous, petit groupe Dignité et quelques Oÿn Fia. Eux se réunir cette nuit. (Elle avait légèrement glissé contre lui et s'appuyait maintenant sur sa poitrine.) Eux entendre Ahben sur jeux et slaves. Eux paniqués, plus avoir contact avec extérieur et pas savoir quoi faire. Tenter faire sortir quelqu'un demain ou après-demain. Toi vouloir partir ?

— Et comment ! se redressa Lodh. (Ce qui, bien sûr, l'amena souffle à souffle avec la none. Il se rallongea aussi sec.) Ils nous aideraient ?

Ryline avait noté le recul. Elle profita de l'obscurité pour sourire, mi-railleuse, mi-attendrie, et s'écarta légèrement afin de ne plus l'entraver. Elle n'était toujours pas pressée.

— Pas choix, l'étonna-t-elle. Autres glades pas Dignité, pas Oÿn Fia, vrais nones… comme moi. Autres glades nombreux.

— Je ne comprends pas.

— Moi spéciale, lui souffla-t-elle dans l'oreille gauche. (Et elle s'écarta vivement, après lui en avoir mordillé le lobe.) Viens.

Lodh ne doutait pas qu'elle fût spéciale. Il n'accordait simplement pas le même sens au mot. Sans se faire prier, il la suivit.

 

*

**

 

Quand ils n'étaient pas dans les salles d'entraînement ou dans une arène de combat, les glades étaient détenus dans une succession de grottes naturelles s'enfonçant assez loin sous la colline, dont plusieurs émergeaient au milieu d'une falaise ou d'une autre, sur la Foliale ou sous la Citadelle côté chenal, au-dessus et en dessous d'à-pics impressionnants et friables, battus par les embruns, impraticables même pour un bon grimpeur… Lodh n'y eût pas tenté sa chance. On avait bien entendu obturé toutes les galeries pouvant aboutir sous d'autres propriétés, et la seule qui accédait au fortin n'était pas gardée : elle débouchait dans les quartiers sys ! Ahben et Tefaz disposaient d'une véritable escadre pour garder leurs glades ; aucune évasion n'avait jamais été tentée.

Depuis qu'ils étaient dans les grottes, Lodh s'était fait discret, au contraire de Ryline qui était allée discuter avec tous les détenus. En fait, il n'avait échangé que de rares paroles avec l'un ou l'autre glade qu'on lui opposait à l'entraînement, et souvent pour se plaindre de la brutalité de son vis-à-vis ou lui assener une phrase bien sentie lorsqu'à bout de patience, il l'avait terrassé méchamment. Il régnait apparemment une bonne ambiance entre les prisonniers, mais leur maîtrise du combat étant leur seule chance de survie, du moins de prolongation, ils ne s'épargnaient aucune douleur durant l'entraînement. Lodh trouvait cette attitude stupide.

« — Bon sang, ça ne sert à rien de vous esquinter ici ! s'était-il écrié une fois, hors de lui, alors qu'il avait dû clouer un none d'une clef vicieuse à l'épaule pour qu'il réfrénât ses ardeurs. Vous n'aurez jamais la musculature et la vitesse d'un warsh, ni la puissance nécessaire pour le descendre ! Apprenez donc à le faire tourner en rond, à lui filer entre les bras ou les jambes, à le contraindre à sortir du cercle ou à lui crever les yeux, merde ! »

« — Nous nous battons rarement contre des warshs », avait répliqué un colosse.

« — Et alors ? Tout le monde survit au combat de glades, n'est-ce pas ? Que vous importe que ce soit Ahben ou un autre encasté qui gagne la rencontre ? Alors que contre un sy… »

L'entraînement était aussi stupide qu'inutile. Les seuls combats qui laissaient une chance aux glades s'effectuaient par équipe, contre un ou deux sys, et ils n'avaient aucune possibilité de s'exercer avec un warsh. Toutes les stratégies qu'ils mettaient au point étaient donc vouées à l'échec et, même par groupes de dix, peu d'entre eux survivraient à un affrontement. L'esclandre de Lodh avait eu pour seul effet qu'on évitât de s'opposer à lui ; il s'entendait trop bien à exprimer sa colère d'un coup douloureux. Lodh était craint.

Quand, surgissant d'un couloir sombre et humide, ils parvinrent dans une toute petite salle qu'éclairait, très mal, une torche imbibée d'huile de tan, les nones qui y complotaient tressaillirent de le voir. Leur réaction fut instantanément agressive.

— Qu'est-ce que tu fais là ? l'apostropha-t-on.

— Pourquoi l'as-tu amené ? aboya-t-on à Ryline.

Ils étaient treize, assis en rond à même le sol, tous aussi hargneux les uns que les autres. Ryline attrapa la main de Lodh, le tira au milieu du cercle et l'assit en même temps qu'elle.

— Nous partir demain soir, annonça-t-elle tranquillement.

L'affirmation les surprit tellement qu'ils mirent plusieurs secondes à réagir.

— Et vous partez comment ? railla enfin un Oÿn Fia.

— Vous aider. (Ryline ne demandait pas, elle énonçait un fait. Son toupet en étonna plus d'un, mais ils finirent par exploser de rires gras et moqueurs, sauf un, le seul qui n'était ni Oÿn Fia ni Dignité. Elle attendit qu'ils se calmassent et souffla la parole à celui qui allait la prendre pour exiger leur expulsion immédiate de la grotte.) Nous savoir comment faire, vous juste diversion. Dangereux mais facile. Nous emmener une seule personne, vous choisir qui.

Cette fois, ils étaient partagés, entre eux mais aussi en chacun d'eux ; Ryline disait savoir comment quitter les grottes, c'était mieux que ce que tous réunis pouvaient faire. Lodh se sentait particulièrement mal dans sa peau.

— Explique-toi, ordonna le même Oÿn Fia.

Ryline le regarda longuement dans les yeux, et son regard était si expressément non-violent qu'il baissa le sien.

— Pendant entraînement, glades beaucoup nerveux, bien faire voir à warshs querelles dans groupe. Au retour, dans quartiers warshs, déclencher bagarre générale dès qu'entrée grotte ouverte. Nous éclipser et cacher dans chambre sy.

L'Oÿn Fia hocha la tête trois fois.

— Cela se tient, admit-il. (Puis il ajouta, l'air plus à l'écoute encore :) Vous êtes planqués au sous-sol dans une piaule sans que personne s'en doute, d'accord, mais après ? Comment traversez-vous le bâtiment pour grimper au rez-de-chaussée et comment quittez-vous le fortin ?

— Discrètement, se contenta Ryline.

Une petite brise ahurie balaya les visages des conspirateurs. L'Oÿn Fia la chassa d'un coup de poing sur la roche.

— Je ne peux pas me contenter de cette réponse !

Ryline fit mine de réfléchir et lui adressa une moue sévère.

— Quartiers warshs respirables parce que beaucoup bouches d'air, révéla-t-elle. Conduits dans murs, partir du plafond et monter vers grilles dans jardins. Nous pas traverser bâtiment, seulement parc à la nuit.

Ce fut le moment que choisit le cerveau de Lodh pour se demander comment il n'y avait pas pensé plut tôt, l'épaule de Ryline contre la sienne lui fournissant une réponse dont il n'était pas très fier. Le plan était simple, presque classique, et ne possédait qu'une pierre d'achoppement… que l'Oÿn Fia s'empressa de lancer dans le cercle.

— Ça me convient, agréa-t-il. Nous ferons le coup demain soir, avec un représentant de chaque groupe.

— Nous emmener un seul ! intervint Ryline.

— Vous n'êtes pas qualifiés pour décider, et encore moins pour être du voyage.

C'était énoncé sans méchanceté mais de manière indiscutable.

— Toi pas comprendre. (Elle s'adressait à un enfant attardé.) Moi déjà décidé : nous devoir partir et nous partir, seulement propose emmener quelqu'un.

— C'est toi qui ne comprends pas. Nous sommes les représentants des deux communautés, nous avons un travail à accomplir que les nouveaux décrets modifient, il nous faut savoir en quoi. (Le rictus de l'Oÿn Fia annonçait autre chose que son ton affable.) Vous êtes intelligents, vous serez plus utiles ici… Nous pourrions même vous inclure dans le groupe, comme Gamo.

Gamo était le none non affilié. Pour l'instant, il essayait surtout de se faire oublier ; son regard allait de Ryline à l'Oÿn Fia, vide de toute expression.

— D'accord, sourit Ryline. Nous emmener Gamo, comme ça, personne jaloux.

Le regard de l'intéressé s'éclaira à peine, mais ses traits se détendirent enfin. Lodh s'interrogea sur la nature de cette décontraction. Pour lui, il y avait plutôt matière à s'inquiéter.

— Bon, écoute, s'énervait l'Oÿn Fia. Ton plan est excellent, nous l'adoptons ; mais sans vous…, compris ? (Il passa carrément à la menace.) Et ne cherchez pas à le faire échouer, nous vous tuerions. La discussion est close.

Sans un mot, Ryline se leva, sortit du cercle, partit vers la seule entrée de la grotte, attendit que Lodh l'eût rejointe (tout le monde les suivait des yeux), plongea la main dans ses vêtements, en extirpa la dardelle, l'arma et lâcha un trait qui se ficha entre les jambes, croisées, de l'Oÿn Fia. Elle avait réarmé avant que quiconque eût esquissé le moindre geste.

— Pas bouger, intima-t-elle, la dardelle flottant de gauche à droite, pointée sur les visages. Vous rien représenter. Vous neuf Dignité, trois Oÿn Fia et Gamo. Pas décider pour cent nones.

L'Oÿn Fia n'avait pas peur des dards.

— Les autres s'en foutent ! rétorqua-t-il.

— Demande à Gamo.

Cette fois, l'Oÿn Fia perdit de sa superbe. Il n'accordait aucune importance particulière à Gamo, si ce n'était qu'il gonflait leur groupe d'une unité supplémentaire, mais le ton et l'assurance de la jeune femme éveillaient en lui un vague soupçon de trahison.

— Gamo ! ordonna-t-il.

— Elle est Ryline des Nones, s'exécuta l'autre. Ils la suivront, je la suivrai, quoi qu'elle exige.

L'Oÿn Fia rit comme s'il venait d'entendre la meilleure de l'année.

— Vous ne pouvez pas comprendre. (Gamo se redressa et vint se placer entre Lodh et Ryline.) Il y a trop longtemps que vous vous êtes exclus de l'humanité. Elle est notre seule voix, ce qu'elle dit est notre volonté à tous. Si vous vous opposez à elle, nous vous massacrerons. (Il laissait tomber les mots comme autant de soupirs.) Il semble qu'elle vous a donné une chance et que vous êtes trop fermés au monde. Donnez-moi un contact dans chaque groupe, je porterai vos messages.

— N'oubliez pas : vous plus à taire que nous, conclut Ryline.

 

*

**

 

— Ils nous trahiront.

De nouveau couché sur sa paillasse, les mains sous la nuque, Lodh parlait à voix très basse : le visage de Ryline était à vingt centimètres du sien.

— Non. Demain, eux entendre menaces souvent, un par un, de tous les autres… et eux beaucoup malmenés pendant diversion.

— Ryline des Nones, hein ? Quand as-tu mijoté ce plan ?

Elle faillit rire : Lodh ne croyait pas en Ryline des Nones. Il avait foi en son intelligence et en ses compétences, mais le titre et ce qu'il sous-entendait d'organisation lui faisaient l'effet d'un canular habilement mené. Elle eut envie de l'embrasser.

— Toi naïf, souffla-t-elle avec beaucoup de tendresse. Moi parler tout le monde et préparer plan aujourd'hui.

Elle sentait sa respiration trop proche, elle se sentait surtout incapable de contenir longtemps l'élan qui lui affolait le cœur.

— Doux rêves, Lodh Ilodi Lodj, murmura-t-elle, avec la ferme intention de se tourner et de s'éloigner de lui. Mais ses lèvres étaient trop proches des siennes et, avant de s'écarter, très vite, comme une voleuse, elle l'embrassa.

Peut être que, s'ils avaient été seuls, Lodh eût cédé à l'amour qu'il se sentait enfin capable de lui retourner ; ou du moins serait maladroitement monté à l'assaut de ses sens.

Le choix du Ksin
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